Obstacles à l’inclusion dans le domaine de la P2

Notre troisième compte rendu des principaux constats du sondage biennal de l’AIP2 sur l’état de la pratique porte sur les obstacles à l’inclusion dans le cadre de la pratique de la participation publique au Canada.

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Ce sondage a mis un accent particulier sur les défis auxquels sont confrontés les praticiens en vue d’assurer une participation équitable et significative des participants dont la langue première n’est pas nécessairement l’anglais. Bien que les répondants au sondage aient mentionné qu’ils font fréquemment (73 %) traduire des documents écrits dans d’autres langues, ils ont rarement la possibilité de fournir des services d’interprétation en temps réel lors des activités de P2 (seuls 14 % des répondants avaient couramment recours à de tels services). Ces résultats montrent qu’aucun progrès n’a été réalisé depuis le sondage de 2017 en ce qui a trait à la possibilité de fournir des services d’interprétation en temps réel, et qu’aucun changement n’a été constaté concernant la traduction des documents écrits.

Les praticiens de la P2 qui ont répondu au sondage ont fréquemment (62,5 %) recours à des partenariats pour mobiliser de façon significative les participants qui ne parlent pas l’anglais; toutefois, ces résultats sont inférieurs à ceux observés lors du sondage de 2017, qui nous apprenait que 72 % des répondants consultaient habituellement des associations communautaires afin de déterminer la meilleure approche à adopter. Les répondants ont précisé que le contenu et les outils en ligne (78 %) et les documents imprimés (74 %) étaient les outils qu’ils utilisaient le plus souvent pour impliquer les participants qui ne parlent pas l’anglais. Parmi les outils les moins utilisés figuraient les activités pratiques (24 %), les visites virtuelles de sites (26 %), les outils de facilitation ou de recherche de consensus (31 %), les images ou vidéos de sites (32 %), les questionnaires ou sondages sur papier ou réalisés en personne (33 %) et les cartes interactives ou d’autres outils (39 %).

Quarante-deux pour cent (42 %) des répondants ont signalé qu’il était habituel pour eux de n’avoir aucun soutien ou procédure en place lorsqu’il s’agit de travailler avec des participants qui ne parlent pas l’anglais. Même si le Recensement de 2016 révélait que l’anglais faisait partie d’au moins l’une des langues maternelles d’une faible majorité de Canadiens (58,1 %), cette réalité ne reflète pas les tendances linguistiques observées au Canada. Selon l’Encyclopédie canadienne :

Bien que le français et l’anglais soient les deux seules langues officielles du Canada, la diversité linguistique du pays est très riche. Selon le recensement de 2016, comparativement aux années précédentes, un plus grand nombre de Canadiens déclarent que leur langue maternelle ou la langue parlée à la maison est une autre langue que l’anglais ou le français. Ceci s’ajoute à une vaste diversité de langues autochtones.

Les répondants au sondage ont affirmé avoir constaté une amélioration au chapitre de la diversité linguistique dans les médias sociaux et la mobilisation en ligne, qui est passée de 30 % en 2017 à 43 % en 2020. Les entrevues, enquêtes, questionnaires et sondages réalisés dans d’autres langues sont également utilisés de façon plus fréquente (il s’agit désormais de procédures habituelles pour 50 % des répondants).

Outre les obstacles à l’inclusion liés à la langue auxquels sont confrontés les participants aux initiatives de P2, les répondants ont mentionné les enjeux suivants :

  • 67 % ont signalé des enjeux liés à l’équité en ce qui a trait à la représentation des communautés;
  • 64 % ont signalé des obstacles lorsqu’ils tentaient de mobiliser les citoyens au‑delà du processus de planification;
  • 60 % ont mentionné que le manque d’information du public au sujet des processus de P2 engendrait des obstacles;
  • 57 % étaient d’avis que la communication d’informations techniques et financières et d’autres types d’informations créait des obstacles;
  • 54 % ont signalé des obstacles à l’obtention de consensus; et
  • 50 % ont affirmé que la gestion des conflits engendrait des obstacles.

Lors de la conception du sondage sur l’état de la pratique, le comité de recherche de l’AIP2 Canada a constaté de nombreux obstacles à la participation. Plusieurs commentaires formulés par les répondants sont venus corroborer ces observations. Nous constatons également que, bien que le sondage nous permette de recueillir des renseignements sur les obstacles à l’inclusion liés à la langue, ce n’est pas le cas pour d’autres aspects relatifs à la diversité, à l’équité et à l’inclusion (DEI). Le comité s’emploiera donc à apporter les correctifs nécessaires aux prochains sondages afin d’améliorer l’expérience des participants et la pertinence des résultats pour les praticiens.

L’AIP2 Canada peut vous aider à atténuer les obstacles à l’inclusion dans le cadre de votre pratique de la P2, notamment en vous proposant les activités d’apprentissage suivantes :

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